Les dessous des séances d’entraînement proposées par l’association Conte de fées.

Le terrainEn formation, la première chose que l’on apprend en tant qu’éducateur de football, c’est à bien préparer sa séance avant la mise en œuvre de celle-ci. Dans la pratique, nous développons très vite (ou pas du tout) une qualité primordiale : L’adaptation.

Ici, au Sénégal, et partout en Afrique, l’adaptation est une nécessité. C’est pourquoi l’adaptabilité est le maitre mot qui me guide dans la conception des séances que je propose aux éducateurs Sénégalais. Ainsi, je me dois d’adapter le contenu de mes séances aux réalités des école de football du Sénégal. Dans le cadre de nos interventions, j’anime des séances sur le terrain, mais je distribue aussi aux éducateurs, des séances pré-établies sur les différents thèmes techniques. Les exercices que je propose doivent être pertinent au niveau de la progression technique, tout en prenant en compte les contraintes suivantes :

  • 6 ballons pour 30 enfants en moyenne ;
  • un terrain au dimensions restreintes ;
  • un terrain sablonneux à 70 % ;
  • du matériel quasi inexistant.

Du coup, tout les exercices nécessitant un ballon par joueur, sont obligatoirement bannis, tout comme ceux nécessitant un ballon pour deux ! L’essentiel, est que les enfants, même avec un nombre restreint de ballons et de matériel, puissent toucher un maximum de fois le ballons et répéter au maximum les gestes techniques travaillés.

Des bobines en guise de coupellesArrivé sur le terrain, la première chose que je découvre… c’est le terrain ! Très vite je recherche les zones les moins sablonneuses et les plus plates pour pouvoir visualiser où je vais installer les ateliers purement techniques. Ensuite, je découvre le matériel ( hors ballons) que j’ai à disposition ; Quand j’ai de la chance, j’ai cinquante coupelles… non je plaisante évidemment, il y a rarement plus de 25 coupelles, ou plutôt 25 objets aux formes diverses faisant office de coupelles.

J’ai ainsi pu entrainer avec des bobines de fil coniques ( 10 à 15 cm de haut) sans le fil évidemment ou des tubes de tuyaux pvc.

Le problème, n’est pas tant la forme ( un repère reste un repère) que le nombre. c’est le nombre de « coupelles » qui va déterminer le nombre d’exercices ou de postes de travail par exercice que je vais pouvoir mettre en place simultanément.

entrainement05Pour le matériel, j’encourage toujours les éducateurs à faire de la récup. : fines branches pour remplacer les barres aux sols, haut de bouteille plastique pour les coupelles, vieilles chambres à air pour les cerceaux, etc…

Enfin il y a le nombre d’enfant qui va décider de la pertinence ou pas de faire 2 groupes, de travailler sur 2 types d’ateliers en alternance ou pas, enfin bref l’organisation générale de la séances.

Parfois on a des surprises. Samedi, à Djembering, Mako m’avait dit qu’il avait un groupe de 19 enfants. Nous avons commencé à 12, puis le nombre est passé à 18, puis à 24… A ce moment, j’ai mis en place un atelier technique. Cela m’a pris 5 minutes et lorsque j’ai demandé aux enfants de se repartir en 6 groupe de 4, ils étaient 28 !

je me suis donc ADAPTÉ…

le terrain